Published 30/03/2010
« Un vrai casse-cou, un touche-à-tout, mal élevé jusqu'à appeler les choses par leur nom, et les gens aussi », dit de lui-même ce grand jeune homme aux cheveux roux, les yeux éberlués, la jeunesse vagabonde qui naît à Paris en 1820. Gaspard-Félix commence des études de médecine à Lyon en 1837 mais est obligé de renoncer à ses études à la mort de son père pour subvenir aux besoins de sa mère et son jeune frère. La presse va occuper la première partie de sa vie professionnelle, expérience qu’il mettra à profit en fréquentant la jeunesse artistique dont Gérard de Nerval, Charles Baudelaire et Théodore de Banville. Ses amis artistes, le surnomment Tournadar puis Nadar à cause de son habitude de rajouter à la fin de chaque mot de ses phrases la terminaison dar. Il va même créer une revue prestigieuse, Le livre d'or, et s'assure la collaboration de personnages comme Balzac, Alexandre Dumas, Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Gavarni et Daumier.
Il s'intéresse alors à la photographie et à partir de 1855 devient photographe professionnel. Appliquant ses connaissances en dessin à ce nouveau médium, il expérimente la lumière et les techniques d'éclairage. Dans son premier atelier de la rue Saint-Lazare, il réalise de nombreux portraits d'artistes contemporains sur papier salé : sur fonds sombres, de trois quarts, ils sont d'une grande sobriété. Plus tard il utilisera plus volontiers la technique du papier albuminé.
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Pour rentabiliser son affaire, Nadar se voit contraint en 1860 d'adopter les méthodes de reproduction en série. Cette année-là il déménage son atelier boulevard des Capucines. Il expérimente alors la photographie à la lumière artificielle, dont il sera le pionnier. En parallèle à ses activités de portraitiste, toujours curieux des inventions de son temps, Nadar se passionne pour les ballons. Il réalise la première photographie aérienne en 1858, depuis un vol captif à 80 mètres au-dessus du Petit Bicêtre.
Lorsque la guerre de 1870 interrompt toute activité économique, Nadar est ruiné et il ferme son atelier, pour en ouvrir un troisième, deux ans plus tard, rue d'Anjou. En 1874 il accueille dans son studio la première exposition des peintres impressionnistes. En 1886 il accompagne son fils pour un entretien avec le chimiste Eugène Chevreul, et réalise l'un des premiers reportages photographiques.
Il meurt en 1910 à l'âge de 90 ans.
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